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The filthiest culture alive

21 octobre 2010

Don't create. Don't rebel.

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A la une des infos musicales (ou pas) aujourd'hui, on s'est empressé de faire tourner la nouvelle: Katy Perry et Russell "Yuck" Brand se sont envolés pour leur mariage en Inde. Quelle belle ironie que toute l'attention du monde soit posée sur l'incarnation de la typical girl et de son typical boy quelques heures à peine après la mort d'Ari Up. Ces derniers mots sont durs à écrire, encore plus à croire quand on sait que les Slits étaient en pleine tournée de reformation après la sortie de leur troisième album Trapped Animal en 2009. Mais la nouvelle est sortie de la bouche de son beau père. Et je veux bien croire John Lydon.

Ari Up c'était d'abord la fille de Nora, une sociolite qui aimait tourner autour de rockstars si bien qu'elle a réussi à mettre le grapin sur Johnny Rotten (donc). Pas étonnant alors de savoir que c'est Joe Strummer qui a appris la gratte à la petite Ari. Entourée de cette aura oh so punk!, elle forme son premier groupe à 14 ans. En choisissant d'être une teenage school dropped out c'est tout naturellement qu'Ari s'ouvre à une carrière de frontwoman. A même pas 20 ans Ari a déjà fait, a déjà vécu tout ce qu'une fille saine d'esprit devrait avoir fait, avoir vécu.

Après, Ari est devenue un peu moins saine d'esprit. Elle s'est mariée, a eu des enfants et s'est installée en Jamaique.

Si Rhianna venait brutalement à disparaître, il nous resterait Willow Smith. Quand Ari Up disparaît, il nous reste... rien. Juste un grand vide. Elle était une originale qu'on ne pouvait pas reproduire à la chaîne. Dans l'industrie du disque, elle a été la première à s'être appropriée sa féminité et à l'exprimer comme elle le voulait. Elle dégageait quelque chose de primal, dangereux et libre. On peut compter celles qu'elle a influencées sur les doigts d'une main. Tobi Vail. Allison Wolfe. Mia Zapata. Lydia Lunch. Kat Bjelland. Mais d'autres également. Si Kathlen Hanna s'est mise à chanter en petite culotte exibant fièrement son maillot au premier rang c'est à cause de Ari Up. Si Marlene Marder a utilisé des tampons usagés comme boucles d'oreille, c'est la faute à Ari Up. Si après une énorme colère Donita Sparks a balancé son tampon usagé (encore) sur la gueule d'un type, c'est aussi à mettre sur le dos d'Ari Up.

Aujourd'hui, on ne peut pas vraiment ajouter d'autres noms à la liste pourtant pas exhaustive des "héritières" d'Ari Up. Le porno pop est-il le nouveau grrrl riot? Morrissey a récemment rendu visite à Lady Gaga backstage après son concert à Manchester. Il est parti répéter à sa meilleure amie Linder Sterling que dans la loge de Gaga il y avait vu un collage fait par elle. Et j'ai beaucoup aimé l'analyse qu'elle en a faite. "Feminism history isn't just a dressing up box". "Être féministe" est devenu un accessoire fashion. Courtney Love est une Skinny Little Bitch. Tavi Gevinson a enlevé de sa chambre la photo d'Anna Wintour pour la remplacer par celle de Kathleen Hanna. Alors quand Ari Up meurt c'est/cela devrait être une tragédie.  

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4 octobre 2010

Kaboom.

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Ne vous fiez pas à la bande annonce putassière de Kaboom, dernier film de Gregg Araki, qui voudrait vous faire croire que toute son intrigue repose sur la trique démentiel de son acteur principal. Ne vous tentez pas à croire qu'il s'agit d'une énième excuse à mettre en scène des étudiants californiens waspy et leurs années de débauche à l'université. Babs Johnson a vu le film en avant première et elle sait de quoi elle parle.

Tout film de Gregg Araki repose sur son désormais classique triptyque: sexe, drogue et shoegaze. Bien sûr, Kaboom n'échappe pas à la règle. Mis au premier plan au début du film, il commence comme un teen soap à la sauce queer des plus classique. Smith un jeune étudiant en cinéma s'installe sur son campus et partage sa chambre avec un hétérosexuel au nom stupide de Thor qui s'avère être son genre de mec. Aux pauses déjeuner, il est rejoint par sa meilleure amie Stella et lui raconte le calvaire de ses nuits à fantasmer sur le corps nu de Thor sous ses draps. Entre temps, dans les toilettes d'une soirée, Smith rencontre London une fille qui aime se taper des homos. Ils deviennent friends with benefits. Smith continue à scruter les moindres faits et gestes de Thor pour trouver en lui l'homo qu'il pourrait bien être. Mais l'histoire devient un peu plus Twin Peaksienne. Smith, à la veille de son dix-neuvième anniversaire est hanté par le même rêve impliquant un couloir immaculé, sa mère, Stella, London, une rousse, une brune, au bout du couloir une porte et derrière elle, une benne à ordure. Le jour de ses dix-neuf ans, le rêve commence à devenir réalité quand il reçoit une carte avec au dos écrit "YOU ARE THE CHOSEN ONE".

On a beaucoup dit que Nowhere était une copie brouillonnée de Kaboom. Plus que ça, Kaboom aurait tout à fait eu sa place dans la Teenage Apocalypse Trilogy d'Araki. Le thème de la fin du monde y est récurrent. Kaboom est juste un peu plus abouti. Dans ce nouveau film, Araki nous offre une écriture plus adulte (pas dans le sens ennuyeux du terme) qui sera certainement appréciée par un plus large public si bien sûr il adhère à sa réalisation speed, colorée et musicale. Araki a développé un sens de l'humour plus osé que dans ses autres films. Kaboom est doté d'une forte capacité aux répliques cultes. Comme dans Mysterious Skin, les relations parents/ados y sont plus évoquées alors qu'elles étaient quasi inexistantes dans ses autres films. Plus surprenant, les personnages ne se contentent pas d'être beaux. Ils ont un fond. Et pour une fois, ce n'est pas l'histoire qui fait les personnages mais les personnages qui font l'histoire. On ne peut s'empêcher de les trouver attachants et également de retrouver un petit peu de nous en eux (surtout si l'on est filthy). Kaboom devient alors un manifeste contre le conformiste, les préjugés, la misogynie etc. Smith (joué par Thomas Dekker) refuse de se faire sexuellement catalogué, même de bisexuel. Stella, une lesbienne invétérée est la première (et la seule) à refuser en classe un devoir lorsqu'elle trouve le sujet un peu trop misogyne (c'est moi). London (jouée par Juno Temple, fille de Julien) assume son penchant pour le sexe mais au lieu d'en faire une blonde décérébrée qui pousse de faux orgasmes, Araki en a fait un personnage qui n'a pas peur de défier l'ego surdimensionné des hommes lorsqu'il s'agit de sexe. Thor, surfeur hétéro de base, ne craint pas "l'homosexualité" de Smith. Au contraire, il en est même curieux.

Evidemment, on ne peut finir d'écrire sur un film de Gregg Araki sans évoquer les toujours sublimes soundtracks qui les accompagnent. Mais j'ai vu Kaboom il y a deux semaines et j'avoue avoir un trou. Je me souviens tout de même d'avoir entendu des morceaux de The Big Pink, The Horrors, A Place To Bury Strangers et au générique de fin Placebo.

Babs Johnson.

Kaboom sort le 6 Octobre dans les salles.       

3 octobre 2010

Gay Singles.

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Dans notre Filthy monde Hunx And His Punx, groupe grotesque de San Francisco, serait numéro un des charts internationaux jusqu'à la fin des temps parce que c'est tout ce qu'on aime. Vous n'êtes pas convaincus? Peut-être que Babs Johnson a.k.a "the gayest asshole in the universe" vous fera changer d'avis.

Seth Bogart est le nom qui noircit mes cahiers de jeune fille en fleur en ce moment. Il aime se faire appeler Hunx quand il est le leader des ses Punx, groupe local de la ville la plus gay des États-Unis. Entre deux permanentes à ses clientes dans son salon de beauté, Hunx aime retrouver ses deux meilleures amies pour écrire en chanson les états d'âme de son coeur de gay hanté par Cher Horowitz. Gay Singles, premier album de Hunx And His Punx réunit en douze titres le meilleur de son journal intime. Les membres du groupe ne sont pas vraiment musiciens. Ils ont juste appris les trois accords de base. Et on soupçonne la batteuse de taper sur des poubelles. Hunx n'est pas vraiment chanteur non plus. Il a juste une voix nasillarde et maniérée. Pourtant, l'écoute de Gay Singles nous provoque des eargasms à go go.

On chuchote dans les corridors gays que You Don't Like Rock'n'Roll est devenu l'hymne des garçons qui ne supportent plus les goûts douteux de leurs boyfriends qui préféreront toujours Judy Garland aux Ramones. Non, Hunx n'est pas de ces gays là. Sur les murs de sa chambre ceux sont Joan Jett et les Donnas qui y sont placardées. Si vous êtes l'objet de ses désirs, il se fout pas mal que vous soyez gays ou pas. Sur Good Kisser, en un seul baiser il vous fera changer d'orientation sexuelle. Parce que Hunx est dorénavant le héros de notre filthy monde, on ne lui en veut même pas d'avoir pillé le riff de Age Of Consent, chanson de New Order sur Cruising. Et quand il veut se faire prendre par Rocky une dernière fois, voilà ce qu'il lui chante "I don't want to go to the Junior Prom, I don't really want to meet your mum, I don't care about your dreams, I just want what's in your jeans".

Le monde de Hunx And His Punx est rempli de pénis en érection et de poils pubiens. Si vous êtes filthy comme nous, ça ne vous posera aucun problème. Si vous êtes des "autres", vous ne savez pas ce que vous manquez.

Babs Johnson.

2 octobre 2010

Postcards From A Young Man.

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Originalement écrite pour le journal gay et lesbien d'une certaine ville, cette critique du nouvel album des Manic Street Preachers a subi bien des conditions, notamment celle de ne pas dépasser 1800 signes et d'être réécrite par un redac chef qui lorsqu'il jouit de son nouveau pouvoir ne peut s'empêcher de salir ses alentours. 

Tout juste un an après la sortie de Journal For Plague Lovers, album voulu sombre et quelques fois morbide, les Manic Street Preachers, groupe Gallois qui sévit depuis vingt ans et avec succès dans les charts anglais, reviennent avec Postcards From A Young Man, leur dixième album studio à ce jour. Dès l'écoute de (It's Not War) Just The End of Love, le contraste avec le précédent album est flagrant. Il a sûrement ravi les CoR (Cult of Richey), fans de la première heure lorsque le groupe était un quatuor et également composé du charismatique mais non moins tourmenté Richey Edwards. Pas sûr néanmoins qu'ils adhèrent à la légèreté émanant de ce premier extrait qui ravira plus volontiers l'audience du groupe post Richey Edwards. Ici sur la plupart des nouveaux morceaux James Dean Bradfield, interprète et guitariste, joue plus facilement de ses riffs envoûtants qui sont désormais traditionnellement accompagnés par des violons. Les paroles de ce nouvel EP sont cette fois-ci exclusivement signées Nicky Wire, twin glam rescapé et bassiste. « I am no longer preaching to the converted », premiers mots de la chanson All We Make Is Entertainment en résume l'essence. Conquérir une nouvelle audience, frapper fort dans le mainstream. L'ajout de chœurs gospel sur certains des morceaux va sûrement y contribuer. Quand on sait le groupe pionné d'un certain glam punk, on a un peu peur. Mais étrangement cela marche pas si mal. Surtout sur le morceau Some Kind Of Nothingness qui nous fait un peu plus plaisir notamment avec la présence en duo de Ian McCulloch, chanteur du groupe Echo And The Bunnymen et héros d'enfance des Manics (pour les intimes). Vingt ans de carrière rend nostalgique. On le comprend clairement dans les paroles de Golden Platitudes. Mais cette longévité est encore loin de lasser. Et on attend le onzième album avec impatience.

Annalisa Jablonska.

1 octobre 2010

[Hello, good evening and welcome to the acid

[Hello, good evening and welcome to the acid factory.]

Moi, Annalisa Jablonksa a.k.a "the girl who shagged Morrissey when he was still called Steven not once but twice" inaugure avec mes partners in crime, Myra Hindley et Babs Johnson, Filthyzine en empreintant les premiers mots de la chanson After Hours de Phil Wilson (ancien membre des June Brides).

xxx

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