Postcards From A Young Man.
Originalement écrite pour le journal gay et lesbien d'une certaine ville, cette critique du nouvel album des Manic Street Preachers a subi bien des conditions, notamment celle de ne pas dépasser 1800 signes et d'être réécrite par un redac chef qui lorsqu'il jouit de son nouveau pouvoir ne peut s'empêcher de salir ses alentours.
Tout juste un an après la sortie de Journal For Plague Lovers, album voulu sombre et quelques fois morbide, les Manic Street Preachers, groupe Gallois qui sévit depuis vingt ans et avec succès dans les charts anglais, reviennent avec Postcards From A Young Man, leur dixième album studio à ce jour. Dès l'écoute de (It's Not War) Just The End of Love, le contraste avec le précédent album est flagrant. Il a sûrement ravi les CoR (Cult of Richey), fans de la première heure lorsque le groupe était un quatuor et également composé du charismatique mais non moins tourmenté Richey Edwards. Pas sûr néanmoins qu'ils adhèrent à la légèreté émanant de ce premier extrait qui ravira plus volontiers l'audience du groupe post Richey Edwards. Ici sur la plupart des nouveaux morceaux James Dean Bradfield, interprète et guitariste, joue plus facilement de ses riffs envoûtants qui sont désormais traditionnellement accompagnés par des violons. Les paroles de ce nouvel EP sont cette fois-ci exclusivement signées Nicky Wire, twin glam rescapé et bassiste. « I am no longer preaching to the converted », premiers mots de la chanson All We Make Is Entertainment en résume l'essence. Conquérir une nouvelle audience, frapper fort dans le mainstream. L'ajout de chœurs gospel sur certains des morceaux va sûrement y contribuer. Quand on sait le groupe pionné d'un certain glam punk, on a un peu peur. Mais étrangement cela marche pas si mal. Surtout sur le morceau Some Kind Of Nothingness qui nous fait un peu plus plaisir notamment avec la présence en duo de Ian McCulloch, chanteur du groupe Echo And The Bunnymen et héros d'enfance des Manics (pour les intimes). Vingt ans de carrière rend nostalgique. On le comprend clairement dans les paroles de Golden Platitudes. Mais cette longévité est encore loin de lasser. Et on attend le onzième album avec impatience.
Annalisa Jablonska.